Dès les premiers temps de l’œuvre, Germaine Ernst a l’ambition d’engager son travail dans une voie personnelle échappant aux tendances, aux écoles ou aux débats esthétiques. À l’écart des courants de la modernité, qu’elle tutoie cependant, elle développe un langage pictural attaché à la figuration.
Elle réalise tout d’abord des gravures d’illustration dont les thèmes sont puisés chez les auteurs aimés : Alain-Fournier, Joseph Conrad, Pierre Mac Orlan ou Charles Ferdinand Ramuz. Ces illustrations lui permettent de se faire connaître, bien que rarement publiées. L’intérêt pour ce domaine cède assez rapidement la place à l’attrait de la gravure libre, puis à celui des paysages à l’huile.
A partir de 1955, Germaine Ernst exécute des vues de l’arc lémanique et rapporte de ses nombreux séjours à l’étranger des croquis qui vont nourrir son œuvre peint et/ou gravé. De grands thèmes traversent l’œuvre dans les deux médiums : essentiellement des paysages et des scènes de genre, également quelques portraits, natures mortes et sujets religieux.
Germaine Ernst privilégie la taille-douce, surtout l’eau-forte, mais aussi la pointe sèche, l’aquatinte, la gravure au sucre, ou associe ces différents procédés. Par la justesse du trait, de vigoureux contrastes ou de subtiles variations de valeurs, l’artiste s’attache à rendre la beauté graphique du sujet (ruelles italiennes, vignobles en paliers, chantiers en construction). Elle dénonce aussi par des tailles mordantes aux encrages profonds la misère sociale, l’injustice et l’oppression.
C’est par l’estampe que Germaine Ernst se fait connaître en Suisse et à l’étranger et bénéficie d’une certaine fortune critique. Les recherches et le style personnel développés dans les gravures témoignent d’une originalité dont ne jouissent pas toujours les huiles, plus classiques quant aux sujets et à la facture.
L’œuvre peint ne connaît pas de rupture stylistique. Il démontre les qualités de coloriste de l’artiste, souvent louées par la critique. Germaine Ernst use d’une palette de couleurs sourdes (vert, brun, ocre) dont elle exploite les nuances de tons tout en jouant d’effets de lumière qui participent à la construction des compositions. Elle sait faire preuve de caractère et d’originalité en traduisant avec fermeté les lignes et les aplats, en jouant du cadrage, de la perspective et de couleurs vives.
Les huiles sur carton de petits formats, plusieurs aquarelles et dessins, saisis dans l’immédiateté, et servant généralement d’esquisses préparatoires, livrent avec force le regard que porte une femme artiste du XXe siècle sur la proximité et la distance, de l’humanité, du paysage, du quotidien.
Sikart Germaine Ernst (sik-isea.ch)
Dès les premiers temps de l’œuvre, Germaine Ernst a l’ambition d’engager son travail dans une voie personnelle échappant aux tendances, aux écoles ou aux débats esthétiques. À l’écart des courants de la modernité, qu’elle tutoie cependant, elle développe un langage pictural attaché à la figuration.
Elle réalise tout d’abord des gravures d’illustration dont les thèmes sont puisés chez les auteurs aimés : Alain-Fournier, Joseph Conrad, Pierre Mac Orlan ou Charles Ferdinand Ramuz. Ces illustrations lui permettent de se faire connaître, bien que rarement publiées. L’intérêt pour ce domaine cède assez rapidement la place à l’attrait de la gravure libre, puis à celui des paysages à l’huile.
A partir de 1955, Germaine Ernst exécute des vues de l’arc lémanique et rapporte de ses nombreux séjours à l’étranger des croquis qui vont nourrir son œuvre peint et/ou gravé. De grands thèmes traversent l’œuvre dans les deux médiums : essentiellement des paysages et des scènes de genre, également quelques portraits, natures mortes et sujets religieux.
Germaine Ernst privilégie la taille-douce, surtout l’eau-forte, mais aussi la pointe sèche, l’aquatinte, la gravure au sucre, ou associe ces différents procédés. Par la justesse du trait, de vigoureux contrastes ou de subtiles variations de valeurs, l’artiste s’attache à rendre la beauté graphique du sujet (ruelles italiennes, vignobles en paliers, chantiers en construction). Elle dénonce aussi par des tailles mordantes aux encrages profonds la misère sociale, l’injustice et l’oppression.
C’est par l’estampe que Germaine Ernst se fait connaître en Suisse et à l’étranger et bénéficie d’une certaine fortune critique. Les recherches et le style personnel développés dans les gravures témoignent d’une originalité dont ne jouissent pas toujours les huiles, plus classiques quant aux sujets et à la facture.
L’œuvre peint ne connaît pas de rupture stylistique. Il démontre les qualités de coloriste de l’artiste, souvent louées par la critique. Germaine Ernst use d’une palette de couleurs sourdes (vert, brun, ocre) dont elle exploite les nuances de tons tout en jouant d’effets de lumière qui participent à la construction des compositions. Elle sait faire preuve de caractère et d’originalité en traduisant avec fermeté les lignes et les aplats, en jouant du cadrage, de la perspective et de couleurs vives.
Les huiles sur carton de petits formats, plusieurs aquarelles et dessins, saisis dans l’immédiateté, et servant généralement d’esquisses préparatoires, livrent avec force le regard que porte une femme artiste du XXe siècle sur la proximité et la distance, de l’humanité, du paysage, du quotidien.
Sikart Germaine Ernst (sik-isea.ch)
Paysage parisien, 1956-1958, huile sur toile
Le Coupe-papier, 1975, aquatinte